L'écrivain et parolier Jacques Lanzmann est mort mercredi 21 juin, à Paris, à l'âge de 79 ans.
Né le 4 mai 1927 à Bois-Colombes (Hauts-de-Seine), il devient garçon de ferme dès l'âge de 12 ans. En 1943, à l'âge de 16 ans, il rejoint le maquis que son père dirige. Son frère Claude, plus âgé que lui, bachelier, futur directeur des Temps modernes et réalisateur de Shoah, l'y a précédé.
Après la guerre, Jacques Lanzmann retrouve sa mère à Paris. Celle-ci côtoie Paul Eluard, Louis Aragon, André Breton... Epoustouflé par une exposition de Pablo Picasso, il décide de se lancer dans la peinture avec le groupe de l'Ecole de Paris.
Mais il abandonne rapidement cette carrière pour voyager autour du monde. Il gagne sa vie comme ouvrier dans une mine de cuivre au Chili, comme joueur professionnel, contrebandier, homme de ménage, camionneur, peintre en bâtiment, et rapporte de ses expéditions des romans-reportages pleins de verve et de couleurs.
En 1954, il publie son premier roman, La Glace est rompue. Trente-neuf autres suivront, dont Le Rat d'Amérique (1956), Cuir de Russie (1957), Les Passagers du Sidi-Brahim (1958), Un tyran sur le sable (1959), Viva Castro (1959), Qui vive ! (1965), Le Têtard (1976), Les Transsibériennes (1978), Rue des Mamours (1981). Son dernier récit, Une vie de famille, est paru en janvier 2006 chez Plon.
Touche-à-tout, Jacques Lanzmann a aussi été critique dramatique aux Lettres françaises de 1955 à 1958, et fondateur avec Daniel Filipacchi du magazine Lui (1963-1969) et d'Edition spéciale avec Jean-Claude Lattès (1968-1973).
Mais c'est surtout sa collaboration avec le chanteur Jacques Dutronc au milieu des années 1960 qui l'a rendu célèbre, avec les titres "Et moi, et moi, et moi", "Les Cactus", "Les Play-boys" ou "Il est cinq heures, Paris s'éveille".
Cela me cueille à froid: je ne sais plus comment me protéger des klaxons sous ma fenêtre, malheureusement l'une des plus mal situées de la ville, et des hurlements célébrant la victoire au Mondial de la Suisse sur les Coréens.
J'avais l'intention de lire et d'écrire mais ne pourrai rien en faire. Reste "Libé", que je n'ai pas encore ouvert malgré qu'il soit déjà minuit trente. Je tourne les pages plus vite que d'habitude: aucun mot, aucune phrase n'accroche mon attention...jusqu'à ce que, dans la fine et discrète colonne des annonces de décès, je tombe sur ce nom qui doit s'y trouver par erreur, parce que jusque là je n'ai entendu aucune confirmation de cette nouvelle qui concerne des milliers, des dizaines de milliers de gens de ma génération: "Jacques Lanzmann a rejoint le lieu où âmes et coeurs contemplent les matins et les soirs."
Mais il doit y avoir embrouillamini car ce ne pouvait être bien avant hier que Jacques Lanzmann, sur France Inter, présentait son dernier livre "Une vie de famille" tant son rire doux , parfois silencieux, sa tendresse, sa gentillesse me restent à l'oreille, présence réconfortante, amie.
Je ne peux prendre congé de but en blanc, mais lui dire merci, oui.
Rédigé par : Irène | 24 juin 2006 à 01:48